LE MANOIR DES DAMES DU LAC (chez Lanaelle et Kevin) JE QUITTE RR, JE CHANGERAIS PAS D'AVIS. J'AI DIT AU CM QUE JE REPONDRAIS A AUCUN MESSAGE ET JE VAIS BIEN |
| | LA CUISINE AU MOYEN AGE | |
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Auteur | Message |
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Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:17 | |
| Chabichou du Poitou Le Chabichou du Poitou est un fromage au lait de chèvre entier, à pâte molle.
Sa croûte fine présente des moisissures superficielles blanches, jaunes ou bleues. Sa pâte est blanche, ferme mais souple.
Il a la forme caractéristique d'un petit tronc de cône, dite "bonde", de 6 cm environ de hauteur et de 5 à 6 cm de diamètre. Il pèse environ 150 g après une dizaine de jours d'affinage et contient 45% de matière grasse au minimum. Son aire de production est très limitée. Elle correspond au Haut Poitou calcaire qui s'étend sur une partie des départements de la Vienne, des Deux−Sèvres et de la Charente.
La légende fait remonter l'origine du mot "Chabi" au VIII° siècle après Jésus-Christ. Ce mot serait une déformation de "Chebli" qui signifie "chèvre" en arabe. L’histoire du Chabichou est très ancienne et date de l’arrivée des Arabes (VIIIe Siècle), qui introduit les chèvres dans la région. Les Sarrasins abandonnés par leur armée en fuite après la défaite subie à Poitiers contre Charles Martel en 732, furent relégués hors des murs de Poitiers au sommet de la colline de Montbernage (faubourg de Poitiers), où ils se mirent à fabriquer des fromages de chèvre qui furent nommés "Chabichou".
La renommée du Chabichou se propagea ensuite dans la région, et c'est ainsi que Charles de Cherge indique, en 1782 : « Nous voulons parler des excellents fromages qui, connus du populaire sous le nom de Chabichou, jouissent d'une réputation justement méritée ».Chaource Le Chaource est un fromage français, fabriqué en Bourgogne et en Champagne-Ardenne, originaire de la ville de Chaource dans l'Aube.
Ce fromage bénéficie d'une AOC depuis 1970, et depuis 2009, il est enregistré comme AOP.
On raconte que dès le Moyen Age, les populations de la région de Chaource, au moment du jour de l’An, faisaient présent à l’évêque de Langres de 132 fromages (chaque ferme, chaque femme avait son secret).
Le chaource est un fromage très ancien. Une légende lui prête une origine monastique, à l'abbaye de Pontigny, les moines ayant ensuite enseigné aux paysannes des alentours leur secret de fabrication. Les premières traces écrites de l'existence locale d'une fabrication fromagère date du XIVe siècle. Marguerite de Bourgogne l'appréciait beaucoup et l'exigeait à sa table. Il fut présenté à Charles IV le Bel lors de son passage à Chaource.Comté Le comté est un fromage français AOC depuis 1958 principalement produit en Franche-Comté. Son aire de production s'étend sur les départements du Jura, du Doubs et l'est de l'Ain, ainsi que des communes de Saône-et-Loire et de Haute-Savoie.
De la famille des gruyères, à pâte pressée cuite, le fromage Comté est un fro-mage au lait cru de vache partiellement écrémé à pâte souple et onctueuse. Le fromage Comté est fabriqué de manière artisanale, à partir de lait cru de vaches de race Montbéliarde ou Simmentale française.
Depuis le XIe siècle, les cultivateurs du massif jurassien, berceau du Comté, se sont associés pour réunir quotidiennement le lait produit par leurs différents troupeaux en vue de la fabrication d’une meule de Comté « à la fruitière ».
Le comté (ou gruyère de comté) est né en des temps où la rudesse des longs hivers obligeait les hommes à penser collectivement leur subsistance ; en premier lieu, il convenait de pouvoir stocker le lait abondant en été afin d'en avoir profit durant l'hiver. La fabrication de grands fromages secs et durs permettait également de pouvoir les faire voyager plus facilement et de les vendre. Pour cette production, 500 litres de lait sont nécessaires. C'est cette raison qui poussa les producteurs de lait à se fédérer. Il fallait en effet, le lait de plusieurs troupeaux pour faire un fromage. Mettant en commun leur produit pour le faire fructifier, ces coopératives prirent le nom de fruitière. Les valeurs de solidarité véhiculées par ces fruitières ont survécu à huit siècles de production.
La fabrication de grands fromages est attestée dès les XIIe et XIIIe siècles dans des fructeries. Dès 1264-1280, une production fromagère est signalée à Déservillers et Levier ; ce fromage est appelé vachelin, par opposition au fromage chevrotin élaboré avec du lait de chèvre. En 1380, des fromages de grande taille confirment l'importance des fruitières sans lesquelles la quantité de lait nécessaire ne pourrait être réunie.Coulommiers Grand frère du Camembert et petit frère du Brie, ce fromage originaire de la ville du même nom a maintenant une place de choix dans les familles. Les coulommiers fermiers se font malheureusement rares.
Depuis le Moyen Âge, des fromages qu'on ne désigne pas encore sous le nom de « bries » sont fabriqués dans le Comté de Brie (entité historique associée au Comté de Champagne) à peu près selon des méthodes similaires. Il y a alors autant de fromages que de fermes en termes de forme et de poids. Ces fromages dits de Brie par référence à la région homonyme sont à l'origine un mets populaire consommé principalement par les ouvriers agricoles, appelés à se déplacer de ferme en ferme sur de longues distances pendant plusieurs mois de l'annéeEmmental Sa fabrication est attestée depuis le Moyen-âge.
Au Moyen-âge, les montagnards des Alpes et du Jura préparaient les grandes meules à pâte pressée cuite en été, afin de disposer d’une réserve alimentaire tout au long de l’hiver. La taille des meules imposant de grandes quantités de lait, les paysans se regroupèrent en créant des « fruitières », coopératives avant l’heure, où l’on se rassemble pour tirer le fruit du lait ; les textes attestent leur existence dès 1267.
On fabriquait déjà de l’emmental des deux côtés des Alpes au Moyen-âge, c’est un fait avéré dont témoignent plusieurs manuscrits d’époque. Le mot « emme » vient du nom d’une rivière suisse et le suffixe « tal » désigne une vallée en allemand.Fourme C'est un fromage à base de lait de vache, à pâte persillée, non cuite et non pressée, à croûte sèche et fleurie, d'un diamètre de 13 cm, d'une hauteur de 19 cm et d'un poids avoisinant les 2,2 kg.
Un fromage d’origine ancienne
Le mot Fourme vient du grec « phormos » puis du latin « Forma » ou "(caseus) formaticus" (récipient où on caillait le lait). De cette racine, sont nés, en vieux français « fourmage » et « formage » devenus ensuite « fromage ».
En vieux français, "forme" désignait un récipient pouvant contenir du caillé, c’est à dire le résultat de la rencontre du lait et de la présure.
Du vieux français forme, plusieurs mots "médiévaux " ont été déclinés : "for-mage, fourmage, fourme". La sémantique à encore évoluée du Moyen Age à nos jours pour devenir dans le français actuel "fromage".
"Fourme" a disparu au profit du mot fromage partout en France, à l’exception du Massif Central ou le mot "fourme" est toujours utilisé. Ainsi bon nombre de fromage Auvergnat sont appelés "fourme de …" : Cantal ou Fourme de Cantal, Fourme de Rochefort Montagne, etc.
La signification du mot "fourme" a donc évolué, il désignait un contenant, un ustensile servant à la fabrication de fromage puis petit à petit "fourme" a désigné un fromage puis un fromage rattaché à une zone géographique. La fourme est certainement un des fromages à pâte persillée les plus anciens.
Des légendes rapportent qu'au temps des gaulois, les druides célébrant leur culte dans les Monts du Fore connaissaient ce fromage.
On trouve des traces de ce fromage dès le VIIIème Siècle ; les Avernes en consommaient déjà du temps de la bataille de Gergovie.
Plus scientifiquement, l’origine de la Fourme se situe aux premières époques de la féodalité au VIIIe ou IXe siècle. Une preuve irréfutable démontre qu’au IXème siècle la fourme était connue et appréciée. A La Chaulme, dans le Puy de Dôme, 7 pierres taillées bien conservées surplombent la porte d’entrée de la chapelle féodale. L’œil reconnaît immédiatement le beurre, le saucisson, le jambon, les œufs, le foin, les céréales et… les Fourmes…… Fourmes au pluriel car, de cette époque au début du 20ème siècle, chaque fromage portait le nom de son village, voire de son producteurGorgonzola Ce fromage a été crée en 879 dans les grottes naturelles de la vallée de Valsassina, qui offraient une ambiance très favorable au développement de la moisissure bleue. En vertu de la loi et de la tradition, deux régions italiennes seulement s'occupent de la production du fromage Gorgonzola et uniquement les provinces suivantes : Novara, Vercelli, Cuneo, Biella, Verbania et le territoire de Casale Monferrato pour le Piémont et Bergamo, Brescia, Côme, Cremona, Lecco, Lodi, Milan, Monza, Pavie et Varèse pour la Lombardie.
Seul le lait des élevages de ces provinces peut être utilisé pour produire et par conséquent conférer la dénomination d'origine protégée (D.O.P.) au fromage gorgonzola, en garantissant dès la matière première un fromage de qualité. Il y a plus de mille ans, en Lombardie, dans la petite cité de Gorgonzola, les troupeaux fatigués qui revenaient des pâturages alpestres vers les riches prairies du Pô, avaient coutume de s'arrêter pour se reposer avant de reprendre leur transhumance. Le nom de ce merveilleux bleu s'est perdu dans la nuit des temps alors que les fromagers fabriquaient un fromage à partir du surplus de lait de ces vaches fatiguées et le surnommaient Stracchino di Gorgonzola (Stracco signifiant fatigué).
Un jour, un fromager distrait, oublie un ballot de caillé qu'il avait mis à égoutter et ce, pendant toute une nuit. Au matin, conscient de son étourderie mais ne voulant pas perdre le produit de sa traite, l'ajoute à la traite du matin et se retrouve devant un fromage persillé, truffé de moisissures verdâtres. Ainsi naquit le gorgonzola comme quoi les erreurs peuvent parfois engendrer d'heureux dénouements.
A cette époque, et pendant plusieurs décennies, le gorgonzola a été vendu recouvert d’un enduit fait à base de brique rouge pulvérisée, de lard et de safran.Gruyère Le nom du fromage de Gruyère apparaît sous la forme de gruière en 1655, du nom de la Gruyère, le district du canton de Fribourg, en Suisse, où il est fabriqué. La Gruyère est une merveilleuse région des Préalpes, couverte de pâturages opulents. Elle entoure la magnifique cité de... Gruyères, bourg du Moyen-âge. Mais remontons le temps jusqu'aux origines du célèbre fromage...
La chronique du val de Charmey - la région de fabrication et d'affinage des Gruyères et des vacherins d'alpage depuis la nuit des temps - relève la présence de Celtes, d'Helvètes et de Romains sur ses terres. On en sait assez pour prétendre que ces derniers savaient déjà fabriquer le fromage. Une légende veut que l'empereur Antonin-le-Pieux soit mort d'une indigestion de fromage fabriqué en Gruyère, en l'an 161 après Jésus-Christ.
Dès le haut moyen âge, les pâturages sont utilisés par les gens de la région qui y mènent leurs troupeaux de vaches. Ils paient leurs redevances en fromage et en sérac. Guillaume, le premier comte de Gruyère, fonde avec son neveu le chanoine Ulrich le prieuré clunisien de Rougemont.
Par une charte établie en 1115, il lui assure différents bénéfices, entre autres les fromages fabriqués dans les montagnes gruériennes. Le couvent doit fournir le matériel: chaudières, tamis, formes à fromage...
Les chalets d'alpage transforment la production laitière de leurs troupeaux en Gruyère, mais uniquement durant la période de végétation. A Fribourg, on signale le commerce de fromage en 1249. En octobre 1312, les fils de Rodolphe de Gruyère libèrent leurs sujets habitant le Gessenay de la Charte de 1115. Ils établissent un document qui relate la fabrication dans les alpages de cette région d'un "fromage gras" destiné à l'exportation, qui permet aux gens du lieu d'obtenir de l'argent par son commerce. Un autre document daté de juillet 1328 parle également de fromage en Gruyère: il s'agit du testament du Comte Pierre III.
Lors de l'octroi du droit d'Ohmgeld à la Ville de Gruyères, le 21 février 1342, on fixe le tarif à payer pour le beurre et le fromage. Le Gruyère est ensuite exporté sur les marchés de Vevey et de Genève.
Puis les voies essentielles l'amènent encore plus loin, à Lyon, Paris et en Italie. Jusqu'à la fin du XVe siècle, l territoire de la région est sous la domination des comtes de Gruyères, famille seigneuriale notoire, vassale de la Maison de Savoie.Le fromage de Herve Le fromage Herve est un fromage belge au lait de vache à pâte molle et croûte lavée, de forme rectangulaire ou parallélépipédique. Il tire son nom de sa région d'origine : le Pays d'Herve, situé dans la province de Liège, Herve étant comme une ville de taille moyenne. Etymologiquement, Herve vient de l'ancien germain herf, signifiant terres fertiles, pâturages. La région de production du fromage d'Herve est circonscrite au Nord par la frontière hollandaise, à l'Ouest par la Meuse, à l'Est par la frontière allemande e au Sud par la Vesdre et l'Ourthe
C'est un fromage particulièrement ancien, doyen des fromages belges, puisque l'on retrouve des traces prouvant son existence qui remontent au XIII° siècle. Ainsi en 1228, Jean Renart dans Le Roman de la Rose ou de Guillaume Dole en fait allusion. Sa production semble s'intensifier à partir du milieu du XV° siècle. C'est à cette époque que fut indirectement favorisée la production de fromages dans la région, en raison de l'interdiction, éditée par Charles Quint d'exporter du blé vers les Pays-Bas. Les paysans durent alors transformer leurs champs en prairies pour éviter toute surproduction de céréales; il en résulta un essor des productions de fromages et de beurre, tenues majoritairement par les femmes. A l'instar du Reblochon, ce fromage wallon est le fruit d'une fraude. Forcés de payer leurs propriétaires en fonction du niveau de la production de lait, les paysans se soustrayaient à des ponctions trop élevés en trayant partiellement leurs vaches. Ils se réservaient ainsi dans la pis le lait le plus riche qu'ils utilisaient pour la production de fromage. Le fromage de Herve prenait suivant les variantes les noms de Remoudous (double crème dont la recette fut précisée en 1512), Quatre saisons, Biseux qui jouissaient tous d'une forte réputation en Europe.
Il a connu ses lettres de noblesse grâce à Charles-Quint qui s’arrêta en 1544 dans la région de Herve et le découvrit, dit-on, avec plaisir.Iraty L'ossau-iraty est un fromage français du Pays basque et du Béarn, produit sur un terroir bien délimité, au sein du département des Pyrénées-Atlantiques et une petite partie du département des Hautes-Pyrénées.
Son nom évoque les deux lieux d’élevage et de transhumance où est né ce fromage : la vallée d’Ossau en et la forêt de hêtres d’Iraty au Pays Basque.
On trouve trace de fabrication de fromage de brebis dans les Pyrénées dès le Néolithique, et ce n’est pas Pline l’Ancien mais le poète Martial, disciple espagnol de Pline le Jeune, qui en parle dès le Ier s, en décrivant le marché de Toulouse. Au XIV° siècle, les tommes de brebis sont souvent citées comme paiement de contrats de métayage.
Difficile de descendre tous les jours le lait dans une fromagerie quand on est loin d’un village : les bergers béarnais et basques ont très tôt pris l’habitude de le transformer dans leurs cabanes (les cujalas et cayolars) en fromage, appelés « tomme de brebis » et « ardi gasna »Laguiole Le Laguiole (prononcez " laïole ") vient de l'Aubrac, haut plateau basaltique entre 800 et 1400 m d'altitude. Son terroir est limité à 60 communes de l'Aubrac, à cheval sur trois départements : l'Aveyron, le Cantal et la Lozère. Pline signale une fabrication fromagère dans cette région. Des textes du IVe siècle le citent de façon certaine.
Au 12ème siècle, les chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle ne sont pas des plus sûrs : Intempéries, bêtes sauvages et bandits de grands chemins font partie du décor.
La bourse où la vie les jours de chance. La bourse et la vie les jours de pas-de-bol...
En 1120, le Comte de Flandres en fait la sinistre expérience : violente tempête, attaque de brigands. De quoi vous gâcher un pèlerinage. C'est pourquoi, à la suite d'une mauvaise rencontre dans l'Aubrac, monsieur le Comte décide de faire bâtir une abbaye qui servirait de refuge aux pèlerins.
Et qui dit abbaye dit moine. Et qui dit moine dit... fromage !
Le fromage en question porte le nom d'un petit village du nord de l'Aveyron, Laguiole. Et ses habitants prononcent "Laïole". Au XIIIème siècle, le Laguiole sert de monnaie d'échange. Du vin, du sel et des fruits du Midi contre de bons gros fromages. Au XVIIème, les moines transmettent leur savoir-faire aux bergers des monts d'Aubrac qui, durant la transhumance, vivent dans les burons et fabriquent à leur tour le Laguiole.Livarot Le Livarot naquit sans doute à la fin du Moyen Age, au cœur de la Normandie. C'était un fromage fermier, peu différent du Camembert et du Pont-l'Evêque. On désignait alors l'ensemble des fromages bas normands sous le même nom : les "Angelots". Ce nom évolua en "Augelot", terme marquant l'origine géographique de ces fromages, le Pays d'Auge. Puis, le Livarot prit le nom de la petite ville de Livarot, située près de Lisieux, qui abritait un des plus gros marchés régionaux où se vendaient ces fromages. Guillaume de Lorris le cite dans le Roman de la Rose, et il correspond à l'un des "angelots" dont parle Thomas Corneille dans son Dictionnaire, publié en 1708. Son nom vient de celui de la ville de Livarot (Calvados), où se tenait le principal marché.
La crosse de son blason rappelle l'abbaye bénédictine. Les deux fleurs de lys sont en souvenir de la baronnie royale de Livarot. L'écusson central est aux armes de Gouyon-Matignon. Le chef de l'écu représente à dextre les armes de Crespin du Bec Crespin et à senestre les armes des Neufbourg, barons d'Annebec et de Livarot.
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| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:18 | |
| L'eau de vie Le principe de la distillation était connu dans l'antiquité, mais la production d'alcool débute au Moyen Age. Pendant le Moyen Age, la fabrication d'élixirs de longue vie ou eau-de-vie est du ressort de l'apothicaire et du médecin. Car l'eau-de-vie (aqua vitae), comme son nom l'indique, est un médicament, très utilisé en médecine arabo-persane, puis dans tout le bassin méditerranéen. Les premiers à laisser des traces écrites de la technique de la distillation alcoolique et de l'eau-de-vie en Europe chrétienne sont un médecin théologien catalan, Arnau de Vilanova, dit Arnaud de Villeneuve et un moine franciscain qui deviendra cardinal, Vital Dufour. Ce dernier a écrit, vers 1310, un ouvrage de médecine qu'on a retrouvé dans la bibliothèque du Vatican et qui décrit les vertus de cette "eau ardente" (aygardent) qu'on appellera Armagnac.
Une congrégation religieuse italienne, les Jésuates, était également spécialisée dans la distillation alcoolique (pour boire ou pour la médecine ?). On les avaient surnommés padri dell'acquavita : pères de l'eau-de-vie. Une légende fait également remonter la création du whisky (uisge beatha ou eau-de-vie en gaélique) à St Patrick et aux moines qui évangélisèrent l'Irlande, mais la première mention historique date en réalité de 1494 et elle vient d'Ecosse. Il semble, cependant, que les débuts de la fabrication du whisky soient de la compétence des moines irlandais. Ils auraient exporté leur savoir-faire en Europe continentale pour la fabrication des alcools blancs de fruits.
Il est intéressant de constater que la fabrication des alcools blancs (mirabelle, kirsch, quetsche, élixir de Spa, becher's) est localisée dans le quadrilatère Vittel, Spa, Ems, Carlsbad, ce qui correspond à la zone d'influence des abbayes bénédictines ou irlandaises de Luxeuil, St Gall, Salzbourg, Fulda : des liens semblent exister entre l'origine de ces alcools et le monde monastique.
La fabrication du Kirsch est également attribuée aux bénédictins de Fontgombault et la Trappistine est fabriquée par les cisterciens d'Orval. Ces productions datent-elles du Moyen Age ? En réalité, la majorité des eaux-de-vie monastiques les plus célèbres de nos jours, se sont développées à partir du 16e siècle: La Bénédictine (Dom Bernardo Vinalli, Fécamp) débute en 1510. La Chartreuse daterait de 1605, mais la recette des moines chartreux de Vauvert est transmise au monastère de la Grande Chartreuse seulement en 1735 ou 1737.
Dernière édition par Lanaelle le Mer 27 Juin - 9:27, édité 1 fois | |
| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:19 | |
| L'eau de vie Le principe de la distillation était connu dans l'antiquité, mais la production d'alcool débute au Moyen Age. Pendant le Moyen Age, la fabrication d'élixirs de longue vie ou eau-de-vie est du ressort de l'apothicaire et du médecin. Car l'eau-de-vie (aqua vitae), comme son nom l'indique, est un médicament, très utilisé en médecine arabo-persane, puis dans tout le bassin méditerranéen. Les premiers à laisser des traces écrites de la technique de la distillation alcoolique et de l'eau-de-vie en Europe chrétienne sont un médecin théologien catalan, Arnau de Vilanova, dit Arnaud de Villeneuve et un moine franciscain qui deviendra cardinal, Vital Dufour. Ce dernier a écrit, vers 1310, un ouvrage de médecine qu'on a retrouvé dans la bibliothèque du Vatican et qui décrit les vertus de cette "eau ardente" (aygardent) qu'on appellera Armagnac.
Une congrégation religieuse italienne, les Jésuates, était également spécialisée dans la distillation alcoolique (pour boire ou pour la médecine ?). On les avaient surnommés padri dell'acquavita : pères de l'eau-de-vie. Une légende fait également remonter la création du whisky (uisge beatha ou eau-de-vie en gaélique) à St Patrick et aux moines qui évangélisèrent l'Irlande, mais la première mention historique date en réalité de 1494 et elle vient d'Ecosse. Il semble, cependant, que les débuts de la fabrication du whisky soient de la compétence des moines irlandais. Ils auraient exporté leur savoir-faire en Europe continentale pour la fabrication des alcools blancs de fruits.
Il est intéressant de constater que la fabrication des alcools blancs (mirabelle, kirsch, quetsche, élixir de Spa, becher's) est localisée dans le quadrilatère Vittel, Spa, Ems, Carlsbad, ce qui correspond à la zone d'influence des abbayes bénédictines ou irlandaises de Luxeuil, St Gall, Salzbourg, Fulda : des liens semblent exister entre l'origine de ces alcools et le monde monastique.
La fabrication du Kirsch est également attribuée aux bénédictins de Fontgombault et la Trappistine est fabriquée par les cisterciens d'Orval. Ces productions datent-elles du Moyen Age ? En réalité, la majorité des eaux-de-vie monastiques les plus célèbres de nos jours, se sont développées à partir du 16e siècle: La Bénédictine (Dom Bernardo Vinalli, Fécamp) débute en 1510. La Chartreuse daterait de 1605, mais la recette des moines chartreux de Vauvert est transmise au monastère de la Grande Chartreuse seulement en 1735 ou 1737. | |
| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:21 | |
| La bière au Moyen âge Au Moyen-âge, le brassage de la bière devint l’exclusivité des abbayes (plus protégées d’ailleurs des guerres et des invasions). La boisson formait une bonne nourriture liquide et était un moyen préventif contre les épidémies transmises par l’eau non bouillie. C’est avec l’arrivée des Vikings en Europe, que la bière prendra son goût caractéristique, car ils apportèrent avec eux le houblon.
Ce n’est qu’au début du 14e siècle qu’on vit apparaître les corporations et les gildes. Un acte officiel du 1er avril 1435 fit apparaître, pour la première fois, le mot “ bière ”. Au 15ème siècle, les corporations s’enrichirent et devinrent d’importantes associations, en partie responsables de la prospérité de certaines villes comme Diest ou Louvain.
A l’époque, on buvait énormément de bière. C’est ainsi, qu’au temps de Rubens (16ème siècle), on en consommait 450 litres par habitant et par an ( mais de plus faible densité). Le brassage sous cette empreinte coopérative s’est traduit par la fabrication de nombreuse bières locales typiques, répondant au goût de la population de l’endroit. Le christianisme réinvente la bièreAux alentours de l'An Mil, les monastères se multiplient dans la chrétienté occidentale, jusque dans les régions nordiques, impropres à la culture de la vigne.
En conformité avec la règle de leur ordre, les moines bénédictins accueillent volontiers les gens de passage et leur servent une bière épaisse. Cette boisson, qui est bouillie lors de son élaboration, a l'avantage d'être plus saine que l'eau courante, et évidemment plus nourrissante.
Observateurs et méthodiques, les moines ne manquent pas d'améliorer les techniques de fabrication de la bière.
Et c'est à une sainte abbesse, Hildegarde de Bingen (1098-1179), fondatrice de l'abbaye de Rupertsberg, en Rhénanie, que l'on doit la découverte des vertus du houblon : «L'amertume du houblon combat certaines fermentations nuisibles dans les boissons et permet de les conserver plus longtemps», écrit-elle.
Dès lors, le houblon va supplanter les autres plantes amères utilisées pour aromatiser la bière (gentiane, coriandre, sauge, absinthe).
Les moines n'ont pas le monopole de la fabrication de la bière. Des maîtres-brasseurs laïcs, le plus souvent des femmes, apparaissent dès l'An Mil. Ils (elles) s'organisent en corporation au XIIIe siècle comme l'atteste un texte de Louis IX (Saint Louis) en 1268.
Le duc de Bourgogne Jean sans Peur, grand amateur de bière, fonde l'Ordre du Houblon. Son fils Philippe le Bon édicte une première loi de pureté qui impose l'utilisation du houblon. Dans son édit apparaît pour la première fois en français le mot «bière».La cervoise contre la bière. Attestée ponctuellement dans l'empire carolingien, surtout dans les grandes abbayes (à Corbie en 822, à Freising en 850 et à Lobbes en 868), la bière rencontra un franc succès au XIIIe siècle dans le nord-ouest de l'Allemagne. De là, elle s'étendit patiemment à toute l'Europe. Dans tous les pays alentour, coulait alors la cervoise, une boisson aromatisée grâce à un mélange d'herbes connu, au moins depuis le Xe siècle, sous le nom de « grut » ou « gruit ». Mettant à profit le transport maritime, plus efficace que la route, les brasseurs de Brème et de Hambourg se mirent à exporter leur produit qui bénéficiait d'une meilleure longévité que la cervoise. Ainsi la Hollande, via Amsterdam, fut-elle inondée de bière au XIVe siècle.
Réagissant en imposant une surtaxe sur ce nouveau produit, les villes hollandaises puis belges finirent par l'intégrer dans leur propre production. À Louvain, la bière représentait 22% des brassins en 1408; ce chiffre passa à 72 % en 1422 et 100% en 1436 ! Dans cette région, la bière mit donc seulement un quart de siècle pour s'imposer de manière exclusive sur le marché. La bière houblonnée conquit ensuite l'Angleterre, dernier bastion de la cervoise en Europe. La première mention de bière à Londres est datée de 1391. Comme sur le continent, la réaction ne se fit pas attendre : l'introduction de houblon dans la cervoise fut taxée à 20 sous, soit l'équivalent du prix de vente ordinaire de 120 gallons (environ 540 litres) de cervoise ! Des brasseurs étrangers s'installèrent à Londres mais durent faire face à une hostilité certaine. Les Londoniens prétendirent que la consommation de ce breuvage rendait saoul au contraire de la cervoise locale ! En juin 1436, le roi intervint pour casser le jugement de la cité de Londres qui interdisait la bière brassée par les Hollandais et les Zélandais de la ville, à la suite d'une fausse rumeur affirmant que leurs produits étaient empoisonnés. Progressivement, les brasseurs de bière finirent par trouver leur place dans le paysage commercial anglais. Ils fondèrent même leur propre guilde (corporation) en 1493. Une longue chaîne opératoire.Les céréales sont la base de tout brassin. Il convient de garder le terme au pluriel car, si l'orge a été de tout temps la plante privilégiée pour la bière et la cervoise, il est possible de brasser avec n'importe quelle céréale et même avec le riz. Au XIe siècle, Udalric de Cluny considérait l'avoine comme idéale pour brasser une bonne « bière ». En 1503, l'Anglais Richard Arnold préparait 60 barriques de bière simple, c'est-à-dire avec une seule fermentation, à partir de 10 quartiers de malt, 2 de blé et 2 d'avoine. En 1577, son compatriote William Harrison recommandait d'ajouter un quartier de blé et autant d'avoine pour 9 de malt puis, après mouture, de mêler encore un demi-boisseau de blé et autant d'avoine pour 8 boisseaux de farine. Bien que tardifs, ces deux exemples semblent parfaitement refléter la tradition brassicole médiévale. En revanche, la bière blanche, composée uniquement de froment, ne semble pas avoir été fabriquée avant l'Époque Moderne. Notons que l'appellation du produit final ne semble pas dépendre des mélanges utilisés pour brasserLa germination.La première étape de transformation consiste à faire germer les grains afin qu'ils développent leur réserve d'amidon et que certains de leurs sucres deviennent fermentescibles en alcool. Le résultat donne un grain plus nourrissant et prêt à fermenter. Le cycle naturel était accéléré par arrosage du stock. Les grains devaient être étalés au maximum pour que chacun profite uniformément de la lumière et de l'humidité. Le germoir, certainement de conception fort simple, ne se retrouve ni en fouilles, ni dans l'iconographie et assez peu dans les textes. William Harrison parle d'une « citerne » où sa femme fait tremper l'orge durant 3 jours et 3 nuits, puis elle la laisse germer étalée en cercle légèrement pyramidal sur un sol propre, à température ambiante modérée, au moins 3 semaines. Le grain est retourné régulièrement : 4 à 5 fois par jour pour une germination homogène. Dans cet exemple précis, il n'est pas question d'aire extérieure de germination puisque Harrison était un particulier vivant à Londres. Le contexte citadin ne laisse pas le loisir de s'étendre à l'extérieur pour la germination. Une archive polonaise mentionne l'inspection d'une malterie en 1571. Les grains étaient mis à tremper au premier étage alors que le séchage s'effectuait à la cave. Il est possible que le malteur ait choisi cette option afin de faire profiter le germoir et son habitat de la chaleur montant du foyer de grillage par sa cheminée. Dans le De Rustica (1543) il est recommandé de faire tremper les céréales durant 24 heures avec de l'eau vive, tirée d'une rivière plutôt que d'un puits ou d'une fontaine. Les grains sont ensuite mis à germer au grenier, sans autre indication de temps. Notons que l'avoine et le seigle sont plus riches en amidon que l'orge. Il n'est donc pas indispensable de les faire germer. Cependant, employés à plus de 30% dans la composition d'un malt, ils peuvent provoquer des problèmes de filtration et des troubles dans la bière.le maltageIl est nécessaire de stopper la germination au bon moment pour fabriquer la bière. Le grillage des grains évapore l'humidité résiduelle et arrête ainsi la germination. Trois textes anglais évoquent le matériel de maltage : Harrison cite une « étoffe de crin » couvrant le sommet d'un four et sur laquelle on étendait le grain à sécher. Il précise même que la paille des moissons est préférable au bois comme combustible car la fumée dégagée par la combustion de celui-ci donne un mauvais malt. Les deux autres sources sont d'origine monastique : à Brewood, le grillage est décrit comme s'effectuant sur un drap de crin suspendu au-dessus du four; à Stafford, on mentionne dans l'inventaire de la brasserie « j hère for thé kilt », c'est-à-dire un tissu de poils tressés pour le four.Saint Arnould, Saint Patron des brasseurs...Il s'agit du saint patron des brasseurs. Il y a eu 7 saints Arnould dans l'Europe médiévale. Seuls deux intéressent le biérophile : le premier et le dernier chronologiquement.
Le premier, naquit en 582 en Lorraine, à Lay-Saint-Christophe, près de Nancy pour être précis. D'abord évêque à Metz puis précepteur du roi Dagobert, il décide de se retirer en ermite et rejoint un ami qui vient de fonder l'abbaye colombaniste du Saint-Mont. Saint Arnould y meurt le 16 août 640.
En Juillet 641, les Messins revendiquent le corps de leur évêque et entreprennent son rapatriement en suivant la voie romaine de Bâle à Metz. Le 18 juillet, une chaleur torride régnait et dès Champigneulles, les 700 gorges assoiffées de l'équipée s'aperçurent avec stupeur qu'il n'y avait plus rien à boire.
Le duc de Nothon qui commandait l'expédition eut alors l'idée d'invoquer Saint Arnould.
Soudain, les tonneaux vides se remplirent de cervoise et tout le monde parvînt à se désaltérer.
Les brasseurs lorrains, reconnaissants, firent de Saint Arnould leur patron.. Ce dernier est d'ailleurs souvent représenté avec du houblon dans une main.
Le second Saint Arnould est honoré par les brasseurs belges. Il naquit en 1040 en Belgique. Il fut chevalier et s'illustra dans de nombreux tournois. Sa force prodigieuse lui valut le surnom d'Arnoult le fort. Las de la chevalerie, il devînt moine puis évêque de Soissons. Il se vit occtroyer la délicate mission de pacifier les Flandres. Pour ce faire, il entreprit la fondation de l'abbaye d'Oudenbourg en 1084. Mais la peste décima la population locale, y compris les ouvriers. Les travaux finirent par s'arrêter. Afin de rassembler les derniers ouvriers, Arnould fit sonner les cloches de l'abbaye puis leur prépara un brassin de cervoise qu'il bénit de sa crosse. Après avoir bu le breuvage béni, les ouvriers furent tous guéris et la peste recula jusqu'à quitter les terres d'Oudenbourg. Les travaux de construction de l'abbaye purent se terminer et depuis ce jour là, on vénère Saint Arnould.
En fait, boire de la bière plutôt que de l'eau avait permit de ne pas attraper la peste : l'eau du brassin portée à ébullition avait été débarrassée des microbes.Historique du HoublonLe houblon est originaire d'Europe ou d'Asie occidentale.
Il était cultivé par les Grecs et par les Romains mais seulement en tant que plante médicinale et légume. Les jeunes bourgeons étaient consommés comme les asperges.
C'est au contact des " barbares " germains que les Romains découvrirent vraiment la bière et le houblon qui la parfumait, alors que les Égyptiens et les Peuples du Proche Orient la connaissaient depuis des millénaires mais sans aromatisation avec le houblon.
La bière est la boisson alcoolisée la plus ancienne dans l'histoire des peuples, son usage remonte à la préhistoire.
C'est au Moyen Âge que les premières houblonnières européennes sont mentionnées dans un acte de donation du roi Pépin en 768. À cette époque, la culture du houblon commença à être pratiquée par les moines des abbaye productrices de bière (de cervoise pour être exact). C'est certainement grâce aux monastères que le houblon prit le pas sur toutes les autres épices. Sa victoire fut largement due à la réputation qu'il avait de réfréner la sexualité, une obligation pour les moines, propriété qui contrastait singulièrement avec les pouvoirs que l'on attribuait à de nombreuses épices orientales.
Au XIe siècle, Sainte Hildegarde le conseille pour lutter contre la mélancolie.
Au XIIe, Il gagne les brasseries hollandaises. Mais son usage comme aromatisant de la bière mets du temps à s'imposer et pendant longtemps il ne fait pas l'unanimité. Géralde, au XVIIe siècle, signalait qu'il faudrait mieux l'employer pour ses vertus médicinales que pour se rafraîchir…
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| | | Lanaelle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:21 | |
| La viandeétale de viande au moyen ageLa moitié de la viande mangée au Moyen âge, en France, était de la viande de porc.
Pourquoi les porcs ? Parce que le pays était couvert de forêts de chênes et qu'il était facile de nourrir ces porcs avec les glands. Pour le reste, on mangeait de la viande de bœuf, de mouton et du gibier. Certains veaux n'étaient nourris que par le lait de leur mère pendant des mois et ainsi leur viande était-elle meilleure.
Il y avait aussi les volailles dont la plus appréciée était l'oie.
Et les lapins ? De garenne, domestiques ou lièvres, ils étaient appréciés par les gens du Moyen âge.
Faire cuire la viande.
On faisait cuire cette viande, la plupart du temps, dans de l'eau bouillante.
Dans le four, on faisait cuire les grosses pièces de bœuf ou les gigots.
Les volailles étaient rôties à la broche.
On ajoutait aux bouillies de céréales, un potage, fait à partir des os et de la moelle.
En Europe la viande la plus courante et donc la plus utilisée au Moyen âge était le porc et la charcuterie issue de celui-ci comme le jambon, les saucisses, les saucissons, les pâtés, le lard...Le sanglier, le cerf, le chevreuil appelés gros gibier étaient réservés aux nobles, les lièvres et les lapins de garenne au peuple. Les faisans, cygnes, aigles, paons ou autres oiseaux de prestige étaient servit avec leur plumes et décorés. Ils figuraient sur la table des nobles qui consommaient aussi des poulardes, des oies, des pintades, des canards...Les perdrix, pigeons, bécasses, cailles ou petits oiseaux étaient consommés par le petit peuple.
Les poules, les vaches ou les moutons étaient conservés pour les œufs, le lait ou la laine. Ils étaient aussi servis occasionnellement en ragout, farcis, en croute ou en terrine. Le bœuf n'était pas servit car il servait d'animal de trait.
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| | | Lanaelle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:22 | |
| Le pain au Moyen âge Boulangers à la fabrication du pain Lyon, 1450-1500 Missel franciscain. Lyon ? (Lyon, B.m., ms. 0514, f. 006v, 514) Présent sur toutes les tables, souvent en grande quantité, le pain fournit une part essentielle de l’alimentation médiévale. Si à la campagne, la transformation des céréales sous forme de pain s’effectue dans le cadre domestique, en milieu urbain, la fabrication et la vente sont assurées par des boulangers, parfois appelés talemeliers.
450 : les barbares avancent, le pain recule. Les invasions barbares en Gaule ravagent l'agriculture, les moulins à eau gallo-romains sont démolis ou non entretenus. Les barbares consomment des bouillies d'orge ou d'avoine.
600 : diffusion du moulin à eau urbain.
800 : on attribue à Dagobert vers 630 des édits concernant la réglementation de la vente du pain. Les rares boulangeries de l'époque devaient se situer dans les différentes cours royales, dans les villes fortifiées et dans les abbayes.
900 : fréquentes famines.
1000 : A la suite de plusieurs années excessivement pluvieuses les chroniqueurs de l'an mil font état de famines catastrophiques et d'intoxications massives par l'ergot de seigle ( toxine mortelle qui se développe sur l'épi de seigle). La maladie appelée "Feu de Saint Antoine" ou "mal des ardents" a pu faire quarante mille victimes dans la seule ville de Limoges.
1050 : les fermes modèles cisterciennes vont permettre un nouveau départ de l'agriculture grâce à des défrichements, des assolements raisonnés, puis l'utilisation de charrues lourdes à versoir. Les abbayes qui nourrissent les pèlerins et les pauvres disposent de grandes propriétés où les rendements céréaliers vont progresser et passer à 5 ou 6 quintaux à l'hectare. Les excédents générés seront vendus sur les marchés. Ils dynamiseront l'économie puis la démographie. On assistera à l'éclosion de villes nouvelles puis de la féodalit
Instauration d'un impôt : le ban. Tous les habitants d'un périmètre donné, étaient obligés d'apporter à moudre leurs céréales au moulin à eau, propriété du seigneur laïc ou ecclésiastique (d'où les noms "moulin banal" et "four banal").
Un agent seigneurial : le fournier. Il semble qu'à chaque fois qu'un nouveau village était créé, on édifiait une chapelle et un four à pain. Les cuissons et la gestion des redevances étaient confiées au fournier. Le coût de cuisson se situait aux alentours d'une tourte due pour une quinzaine de cuites.
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| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:23 | |
| 1080 : apparition en Europe des moulins à vent dont les croisés avaient pu observer les détails de construction et apprécier le fonctionnement en Orient .La construction des moulins à vent à des milliers d'exemplaires, témoigne au cours du Moyen-Age d'une progression des céréales et, par conséquent, de la consommation du pain. Un spécialiste urbain : le talmelier.Talmelier serait l'ancien nom des boulangers français. Deux hypothèses quant à l'origine de ce mot : talmelier dériverait de tamiser, ou bien de taler qui signifiait battre (idée de pétrissage) et mêler. Le mot boulanger apparaît plus tardivement vers la fin du 12ème siècle. Le froment : une céréale de grand luxe.Au moyen-âge, pratiquement toutes les céréales étaient panifiées (orge, avoine, épeautre, millet, seigle). Le froment, céréale fragile, était tout à fait minoritaire, sauf peut-être dans la couronne parisienne à partir du 13ème siècle. Le mot blé ou bled sert à désigner toutes les céréales, parfois même les lentilles, les vesces et les pois. 1167 : corporation des talmeliers.La création de cette corporation s'effectue au plus tard à cette date. Les fonctions du talmelier sont très étendues. Il choisit et achète généralement les meilleurs froments, les stocke, les vanne, choisit son farine, en fonction des qualités de pain qu'il souhaite fabriquer. Ses pains blancs sont achetés par l'élite urbaine. A certaines époques, cette corporation a pu être très puissante, au point de pouvoir financer par exemple, un vitrail de la cathédrale de Chartres. Des petits pains à la douzaine.Apparemment, les talmeliers fabriquaient des pains de petite taille, toujours ronds. ces boules (d'où peut-être l'origine du mot boulanger : homme qui tourne des boules) pesaient 9, 12, 24 onces (l'once pesait environ 30 g). En cuisine, beaucoup de sauces étaient acides, les pains l'étaient sans doute aussi, car l'aigreur plaisait. Les herbes aromatiques, pavot, carvi, fenouil, coriandre, anis parsemaient parfois le dessus des boules[/b]. Vente à l'ouvroir et vente sur les marchés.L'ouvroir correspond à une sorte de fenêtre munie d'une étagère qui donne sur une rue commerçante, c'est semble-t-il la première boutique. Une partie importante de la vente se faisait sur de nombreux marchés, approvisionnés également par des talmeliers forains venus des campagnes proches pour vendre des pains de plus grosse taille. Les fours du moyen âge.Au départ, les talmeliers n'étaient pas propriétaires de leur four, ils devaient aller cuire au four banal. C'est peut-être seulement à la fin du 12ème siècle, voire 1305, qu'ils ont eu l'autorisation de construire leur propre four. Les risques d'incendie étaient très importants car la majorité des maisons étaient construites à pans de bois. Apparemment ces fours étaient extérieurs, de forme ronde parfois posés sur pieds ou portatifs, et d'un diamètre assez faible
Un commerce très surveillé. Plus le pain a été consommé par une large fraction de la population et plus le prix de cet aliment a pris de l'importance vis à vis de la tranquillité publique ardemment souhaitée par l'autorité royale.
1268 : Dans le livre des métiers d'Etienne Boyleau la profession des talmelier est en première position. Pas moins de 61 articles la régissent. En 1316 à nouveau une foule de règlements et ce jusqu'en 1978...
Des amendes, des emprisonnements, des peines corporelles sanctionnaient les boulangers fraudeurs.
Dis moi quel pain tu manges je te dirais qui tu es. Même si l'on excepte les nombreuses disettes et famines du moyen-âge, les disponibilités en grains ont toujours été faibles. Non seulement le froment était rare mais une farine blanche de froment représentait un somme dans le raffinement.
Qui plus est, il semble bien qu'il y ait eu un consensus parmi les médecins pour soutenir que la fleur de farine de froment convenait mieux aux estomacs des oisifs (seigneurs, chevaliers, ecclésiastiques) alors que les farines complètes de seigle d'orge apportaient plus de force et de vigueur aux paysans. Le pain de riche devait être délicat, celui du pauvre nourrissant Des tranches de pain en guise d'assiette.
Les tables du moyen âge ne comportent pas d'assiettes. On a l'habitude de déposer sa viande sur des pains tranchoirs. Ce furent peut-être des pain plats spécifiques ou bien des tranches de mie suffisamment rassies. 1350 : guerre de cent ans et détresse des paysans.
1450 : les périodes de guerres, les exactions de bandes pillardes se traduisaient souvent par le pillage des récoltes. Découragés, les paysans semaient le minimum. Le marasme des campagnes, accentué par une pression fiscale excessive explique les nombreuses révoltes et jacqueries paysannes. Le salut des Jacques fut parait-il "Le pain se lève".
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| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:24 | |
| Mouture manuelle, bouillies et cuisson sous la cendre, sont pratiquées pour éviter de payer l'impôt de banalité. Dans certaines provinces au terroir peu fertile, les paysans ont consommé essentiellement des bouillies (grou ou gruau d'avoine) jusqu'à la fin du 18ème siècle.
1500 : le pain dans les dictons du 16éme. "Où pain faut, tout est à vendre". "Grande faim ne trouve jamais mauvais pain". "A faim de quinzaine, pain de trois semaines". 'Mieux vaut un pain d'orge sans dette qu'en prêt un pain de froment".
Pétrissage avec les pieds. Il semble que les pâtes à pain aient été volontairement sous-hydratées, donc fermes, car on considérait qu'un pain fabriqué avec davantage d'eau serait moins nourrissant. On commençait le pétrissage avec les mains, mais lorsqu'il y avait beaucoup de farine, on l'achevait avec les pieds, quelquefois nus, quelquefois enveloppés dans un sac. Ce pétrissage se faisait à même le pétrin ou sur une table placée à terre.
La levure de bière flamande. Au 16ème siècle, et peut- être avant, les Flamands, gros consommateurs de bière utilisent l'écume de bière riche en levures, dans la fabrication de leur pain. Liébaut, auteur français de l'époque, signale d'ailleurs que le pain des flamands est beaucoup plus léger que celui des français. De plus, il ajoute que les pâtissiers utilisent cette levure de bière dans la fabrication de leurs échaudés et pains bénis.1570 : le pain mollet à l'italienne Entre 1450 et 1550, on assiste à une montée du luxe dans les villes. Les pâtisseries à base de sucre de canne et de poudre d'amande apparaissent en Italie. En France, vers 1570, les cuisiniers de Catherine de Médicis fabriqueront pour la reine, un pain mollet contenant lait, sel et levure de bière. Peu après, ce pain fera fureur à Paris.
L'appellation pain mollet provient du fait que la pâte est nettement plus hydratée que ce qui se faisait alors. La levure introduite permet d'obtenir une mie 'oeillettée', c'est à dire bien alvéolée. Avec ce pain mollet, la technologie de panification prend un nouveau départ à Paris.
Pain brié Un autre pain connaîtra le succès au 16ème siècle : Le pain de chapitre. Il sera fabriqué avec une farine très blanche. Sa pâte sera ferme et la fin du pétrissage s'effectuera avec une brie, sorte de levier permettant de travailler des pâtes très dures (Arpin).1546 : interdiction de repasser les sons sous la meule. La mouture à la grosse ne permet pas d'obtenir une extraction importante, ainsi dans la plupart des cas, les sons sont encore gorgés de farine. Pour d'obscures raisons, les médecins vont prétendre que la farine, qui pourrait être obtenue en reprenant ces sons et en les repassant sous la meule, est indigne d'entrer dans le corps humain. Les boulangers ont d'ailleurs le droit de nourrir des porcs afin d'utiliser ces sons. Cette mesure va bloquer tous les progrès en mouture et accentuer les pénuries par la sous-extraction qu'elle impose.
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| | | Lanaelle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:25 | |
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LE VIN PrésentationÀ partir du IVe siècle, le christianisme concourt au renforcement de la valeur attachée au vin, prenant la relève d'un Empire romain anéanti. La liturgie de la communion sous les deux espèces pratiquée jusqu’au XIIIe siècle, est l’un des moteurs du maintien de la tradition viticole. Le Moyen Âge se fait le témoin des progrès de qualité du vin. Alors que les vins de l’Antiquité étaient coupés d’eau et agrémentés d’herbes et d’aromates, le vin sous la forme que nous le consommons aujourd'hui, apparaît au Moyen Âge. L’expansion de la civilisation chrétienne est à l’origine de l’expansion de la viticulture dans le monde.
En 800, Charlemagne prend des mesures pour améliorer la qualité du vin dans une ordonnance qui stipule : « Que nos intendants se chargent de nos vignes qui relèvent de leur ministère, et les fassent bien travailler, qu’ils mettent le vin dans une bonne vaisselle et qu’ils prennent toutes les précautions pour qu’il ne soit gâté d’aucune manière. » Mais les véritables dépositaires de la qualité sont les moines qui perpétuent la tradition viti-vinicole. Les cathédrales et les églises étant propriétaires des vignobles, sous couvert de l’activité du « vin de messe », les moines gèrent de nombreux vignobles monastiques, contribuant ainsi à la création de vignobles de qualité existant encore aujourd’hui.
À la fin du Xe siècle, Bordeaux, seule région viticole à ne pas être sous influence de l’Église, commence à se développer. Le grand Duché d’Aquitaine, uni à la couronne d’Angleterre, remplit les flottes anglaises de clairet dont les Anglais raffolent. Le vignoble bordelais prend son véritable essor à la fin du XIIe siècle.
Au début du XIIe siècle a lieu un acte très important pour le vignoble de Champagne : l'établissement de la grande charte champenoise par laquelle Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons-sur-Marne, confirme les domaines agricoles et viticoles de l'abbaye Saint-Pierre-aux-Monts. Cette charte est considérée comme l'acte fondateur du vignoble de Champagne. Progressivement les goûts évoluent et les vins capiteux sont délaissés pour des vins plus clairs et plus légers. Le vin fait l’objet d’une véritable bataille commerciale dans laquelle les différents vins affirment leur personnalité. S'il est difficile d’imaginer le goût des vins médiévaux, l'on peut supposer au vu des techniques employées, que les vins actuels en soient proches, le premier classement de crus jamais effectué consacrant en 1224 des vignobles encore réputés aujourd’hui. Pendant toute la période du Moyen Âge, la France est le premier exportateur de vin. Paris et l'Île-de-France sont le plus grand vignoble de France, qui approvisionne les villes, grandes consommatrices de vin. Les monastères, qui se développent entre le 9e et le 13e siècle, font une grande consommation de vin. Il est utilisé pour la liturgie, mais figure également au menu du monastère. En effet, si certains monastères particulièrement ascétiques en interdisent la consommation, le vin est généralement admis comme une des bases de la nourriture quotidienne au Moyen Age. Le vin est également utilisé pour le soin aux malades et des vieillards. Son intérêt est également économique : les surplus de vin sont vendus et participent à la trésorerie du monastère.
Desmond Servard a dénombré en France 109 appellations de vins d'origine monastique. Il y en aurait également 45 en Allemagne, 27 en Autriche, 17 en Italie, 12 en Suisse, 9 au Portugal, 7 en Espagne, 5 en Grèce et 4 en Grande Bretagne).Bourgogne, une grande région d'abbayes, une grande région de vins :
* Chanoines de l'église cathédrale d'Autun : Aloxe, Pommard, Volnay, Meursault, Chassagne * Clunisiens : Beaune, Vosne-Romanée * Cisterciens de l'abbaye de St Vivant : Romanée, Romanée-Conti * Cisterciens de l'abbaye de Pontigny : Chablis * Cisterciens de l'abbaye de Cîteaux : Clos Vougeot * Abbaye de Bèze : Chambertin * Abbaye de Saulieu : Corton-Charlemagne * Clunisiens du prieuré de La Charité sur Loire : Pouilly Fumé.
Loire * Abbaye de Bourgueil : Bourgueil. C'est à Bourgueil que Rabelais situe son abbaye de Thélème.
Savoie * Abbaye de Notre Dame de Filly : Crépy et vin de Savoie cru Marignan. * Abbaye de Cluny : Roussette de Savoie, cru Frangy et cru Monterminod. * Abbaye d'Arvières : Seyssel. * Evèque de Grenoble : Vin de Savoie cru Cruet.
Côtes du Rhône * Clergé de Tournon : Cornas * Cisterciens de l'abbaye de Valcroissant : vin de Die (qui deviendra plus tard Clairette) * Papes d'Avignon : Châteauneuf-du-pape.
Languedoc Roussillon * Templiers : Banyuls * Abbaye d'Elne : Rivesaltes.
Sud-Ouest * Bénédictins de l'abbaye de St Michel : Gaillac * Bénédictins de l'abbaye de Madiran : Madiran * Cisterciens et hospitaliers : Moissac, Jurançon.
Divers * Couvent de Montmartre : vin de Montmartre (Paris) * Bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne : Champagne.
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| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:25 | |
| Les légumes médiévaux et herbes Les habituels
Les légumes qui suivent nous sont bien connus aujourd’hui, bien que dans certains cas les espèces aient évolué depuis cette époque. Le capitulaire De Villis de Charlemagne (qui apparaît également dans l’article d’herboristerie) est une de nos sources principales.
Ail Cultivé et consommé depuis des millénaires, l’ail est très commun au moyen âge et se consomme comme un légume. Il est connu et apprécié pour sa capacité à fluidifier le sang.
Artichaut Originaire du monde arabe, l'artichaut est d'abord acclimaté en Italie où il devient très commn, avant de franchir les Alpes durant la Renaissance.
Asperge Connue et très appréciée au moyen âge, l’asperge est un mets de luxe, propre à figurer sur les tables seigneuriales.
Carotte Il semble que la carotte médiévale soit différente de celle que nous connaissons, la « longue orange » qui fut inventée en Hollande au 17ème siècle. Au moyen âge la carotte est plutôt une variété longue, jaune et ligneuse. Le Ménagier de Paris de 1393 décrit la carotte comme une racine rouge vendue aux halles par poignée. Une espèce apparentée, le panais, est connue et distinguée au moyen âge. Les recettes indiquent une préparation identique à la carotte. Les enluminures représentent le panais comme une de nos grosses carottes communes.
Céleri Le céleri branche est cultivé depuis l’antiquité dans le sud de l’Europe, s’étendant au nord vers la fin du moyen âge.
Champignons La consommation de champignons est habituelle au moyen âge mais sa culture n'existe pas encore (donc pas de champignons de Paris). Les champignons poussent à l'état sauvage et sont ramassés en forêt.
Châtaigne La châtaigne n'est pas encore cultivée au moyen âge mais elle est ramassée dans les bois et constitue un légume d'appoint très fréquent.
Chou Il existe de très nombreuses variétés de choux, certaines déjà cultivées au moyen âge, d’autres pas. Les espèces d’époque sont le chou pommé, les choux blancs et rouges (connus en Europe depuis le VIIIème siècle), les brocolis (déjà connus des romains). Le chou fleur est cultivé par les Maures d’Espagne. On en parle en France vers 1600 sous le nom italien de cauli-fiori. La choucroute est déjà connue en Allemagne au XIIIème siècle. Elle est composée de chou blanc râpé mis en saumure dans des tonneaux avec des herbes aromatiques.
Ciboulette Vraisemblablement originaire d’Italie, elle est introduite dans toute l’Europe durant le moyen âge.
Concombre Une des plus anciennes plantes potagères du monde, très courante dans toute l’Europe Occidentale. Le mot concombre est documenté en français pour la première fois vers 1390 même si sa culture et sa consommation sont beaucoup plus anciennes.
Cresson Cultivé dans des fontaines où l’eau s’écoule librement, le cresson est bien connu et très courant au moyen âge.
Echalote L’échalote, originaire de la région d’Ascalon au moyen orient fut introduite avec succès en Europe par les croisés. Elle devint dès lors un condiment courant et apprécié.
Epinard L’épinard est originaire du moyen orient et les Arabes vont introduire sa culture en Espagne. Les croisés le ramèneront des croisades, généralisant sa culture dans toute l’Europe. L’épinard ne deviendra vraiment populaire qu’à la Renaissance, Catherine de Médicis les appréciant particulièrement.
Fenouil Connu dès l’antiquité, le fenouil est surtout cultivé en Italie. Son usage est ensuite étendu à toute l’Europe suite à sa culture par les moines bénédictins.
Laitue La laitue est très répandue et consommée crue ou cuite. Originaire du monde arabe, ses multiples variétés existent au moyen âge mais ont plus une origine géographique qu’elles ne sont le fruit d’une véritable sélection.
Lentilles Les lentilles sont un légume très commun au moyen âge, connu depuis l'antiquité. Deux variétés existent en Europe, la lentille verte et la lentille rouge (ou brune).
Mâche Connue au moyen âge, la mâche est ramassée dans les champs où elle pouss à l’état sauvage.. Elle ne sera véritablement mise en culture qu’à la fin de la période.
Navet Connu des Grecs et des Romains, le navet a une part importante dans l’alimentation au moyen âge.
Oignon L'oignon est probablement originaire d'Asie centrale; il fut l'un des premiers légumes cultivés par l'homme et est déjà cité dans la Bible. Les Romains l'ont introduit au Nord des Alpes. Au Moyen Age l'oignon était devenu l'un des légumes les plus répandus et les plus appréciés.
Poireau Cultivé depuis l’antiquité, le poireau est peu apprécié de la noblesse au moyen âge qui lui donne le nom d’asperge du pauvre. Cela ne l’empêche pas d’être très largement répandu et utilisé dans de nombreuses recettes, notamment en remplissage de tourtes.
Pois & pois chiches Ces légumes sont très courants au moyen âge, étant déjà très connus dans l’antiquité. Très nourrissant, ils sont un des légumes les plus consommés et les plus courants.
Radis Les radis sont déjà connus des Romains qui en introduisent la culture au nord des Alpes. Ils sont utilisés comme légumes et plante médicinale durant tout le moyen âge
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| | | Lanaelle
Messages : 388 Date d'inscription : 24/12/2011
| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:27 | |
| Les interdits Tout d’abord, une liste des légumes encore inconnus en XIIème et XIIIème siècles : Pomme de terre, tomate, haricots de toutes sortes, courgette, courge, potiron, maïs, poivron sont originaires d’Amérique et ne viendront en Europe qu’à partir de la Renaissance.
L’aubergine est d’origine asiatique et sa propagation à l’ouest sera faite par les Arabes. Elle sera cultivée dans l’Espagne médiévale et progressivement autour du bassin méditerranéen mais le mot aubergine n’apparaît en français qu’en 1750 !
Les endives, les choux de Bruxelles, les betteraves, la chicorée, en gros toutes les plantes qui ne sont pas reprises dans les plantes autorisées n’avaient pas encore été acclimatées ou bien sélectionnées au moyen âge. Elles sont donc interdites.Les oubliés Les légumes suivant étaient connus et consommés au moyen âge. Aujourd’hui ils ne sont connus que de spécialistes travaillant souvent sur des sources écrites et ils sont souvent difficilement identifiés.Méum Plante à fleur également appelée Fenouil des Alpes.
Scille Une plante à fleur dont la racine est un bulbe.
Séseli Plante à fleur.
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| | | Lanaelle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:28 | |
| Les rares Les légumes sont aujourd’hui rarement consommés, soit qu’ils soient utilisés à des fins décoratives pour les fleurs, soit qu’on les considère comme des mauvaises herbes et qu’on ne les utilise plus. Il semblerait que la cuisine médiévale ait utilisé le lys et le glaïeul comme ingrédient mais je n’en sais pas plus.Arroche Description générale Plante herbacée annuelle de 60 cm à 1,5 m de haut. Tige dressée, cannelée, rameuse. racine principale assez développée. Feuilles alternes, glauques, parfois rougeâtres, à face inférieure plus ou moins farineuse. Les feuilles inférieures, à pétiole relativement long, ont un limbe triangulaire, en forme de fer de hallebarde. Vers le haut de la tige, le limbe devient allongé, presque entier. Les fleurs, petites, verdâtres, sont réunies en grandes grappes composées. Les fleurs pistillées ont deux sépales libres, qui forment deux valves arrondies, de 6 à 10 mm de large, autour du fruit. Le fruit, ovoïde, contient une graine. AlimentationLes feuilles se consomment très fraîches, cuites à la façon des épinards. Les feuilles jeunes et tendres peuvent se consommer en salade. On les mélange souvent aux feuilles d’oseille pour corriger l’acidité de ces dernières. Il existe une variété à feuilles rouges[1]. D'autres espèces courantes comme mauvaises herbes sont également comestibles mais rarement utilisées[1]. ThérapeutiqueLa plante a des propriétés laxatives et rafraîchissantes. Les feuilles, utilisées en cataplasmes, sont émollientes. MaceronDescription
C'est une plante herbacée bisannuelle, à tige vigoureuse, creuse à l'intérieur, cannelée longitudinalement, qui peut atteindre 1 5 m de haut. Les feuilles, opposées, de couleur vert clair, de relativement grande taille, sont composées, à folioles larges et dentelées. Celles de la base sont complètement divisées trois fois. Les feuilles supérieures n'ont que trois folioles. Les fleurs, vert-jaunâtre, sont groupées en ombelles composées, à involucre peu développé. Les fruits ont 4-5 mm de long à maturité et sont noirs. La racine, charnue, est du type pivotant.
Origine et distribution
Cette espèce est originaire des régions méditerranéneenes : Afrique du Nord : Maroc, Algérie, Tunisie ; Europe méridionale : Grèce, Italie, ex-Yougoslavie, France, Portugal, Espagne Asie occidentale : Turquie, Chypre, Israël, Liban, Syrie.
En France, cette plante est spontanée dans les haies et les friches du midi méditerranéen et du littoral atlantique. Elle s'est naturalisée par la culture un peu partout.
Le maceron figurait parmi les plantes potagères recommandées dans le capitulaire De Villis au Moyen Âge.
Utilisation
Les jeunes pousses peuvent se consommer crues en salade. Les feuilles, au goût un peu plus relevé que le céleri, servent à aromatiser les soupes et les plats de viandes. Les jeunes fruits et les boutons floraux, confits dans le vinaigre, peuvent servir à parfumer certains plats, potages et salades notamment. Les racines sont également comestibles. C'est un légume assez répandu autrefois, mais qui a été oublié. Il a en fait été remplacé par le céleri.La mauve Au Moyen Age, les Italiens l'appelaient «"omnimorbia", ce qui veut dire "remède à toutes les maladies". Pythagore la recommandait pour les problèmes de ventre, et Pline attribuait à ces fleurs violacées des vertus aphrodisiaques. Quant à Albert le Grand, il en propose une utilisation bien spécifique, particulièrement utile à nos amies les sorcières :" Il faut faire un onguent composé de suc de guimauve, de gloire d'oeuf frais, de semence d'une herbe qu'on appelle plantin ou herbe-aux-puces, de chaux en poudre, de suc de raifort. Bien piler et mêler ça ensemble, s'en frotter par tout le corps, ou les mains seulement si l'on ne veut en éprouver le feu qu'en cette partie. Et on laissera sécher cet onguent et on s'oindra derechef jusqu'à 3 fois, et ensuite on pourra hardiment soutenir l'épreuve du feu sans crainte d'être endommagé. " ( Grand Albert )La mauve est aussi l'une des plantes favorites des devins et des sorciers : ils l'utilisent dans des rituels d'exorcisme pour chasser les démons, ainsi que pour formuler des oracles. Les racines de la plante sont mélangées à la terre et à l'eau d'un puit pendant la première heure suivant le crépuscule ; les devins écrivent sur le sol les questions qu'ils souhaitent formuler avec cette substance et déduisent leurs prédictions en observant les différentes colorations données par la pulpe de la plante, d'un brun presque sanglant au vert d'une jeune pousse au printemps.
Offrir un brin de muguet et de la mauve à un couple les poussera à prêter attention l'un à l'autre et à se déclarer leur flamme.
En Irlande, on plante de la mauve près du seuil de la maison pour y inviter la joie de vivre, et en Hongrie la même pratique éloigne les mauvais esprits des étables.Pour soulager une migraine persistante, en cueillir une feuille avant le lever du soleil et en aspirer la rosée en gardant les paupières fermées.
En herboristerie, calme les douleurs occulaires et surtout les irritations de la gorge (en infusion, avec sauge et serpolet en parts égales).
Salade pour aider à la digestion (en début de repas) : mélanger un pied de chicorée, 10 petits plants de mauve, 20 olives noires et une sauce à la menthe.La rose La rose est utilisée pour la décoration des plats mais également pour la cuisine elle même dans des préparations sucrées sophistiquées : miel rosat, sucre rosat, sirop rosat, eau de rose.
La tanaisie
Fleur à fleurs jaunes poussant en grappe. Utilisée comme condiment en hachant fin quelques morceaux de feuilles, elle servait à parfumer les plats. Son emploi est délicat car elle est toxique et abortive à haute dose.
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| | | Lanaelle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:28 | |
| L’huile d’olive et ses moulins au Moyen âge… L'olivier est présent sur terre depuis la Préhistoire, mais on ne connaît pas précisément son lieu d'origine. À l’origine,il subsistait à l'état sauvage. L'état de culture est en place avec les premières civilisations humaines des régions méditerranéennes. L'exploitation des ressources répondait à des besoins de la vie quotidienne comme l’alimentation, la santé, l’éclairage et les soins de beauté. Par la suite, l'olivier intégra l'histoire, la religion, la culture et l'économie des différentes civilisations qui ont peuplé les territoires bordant la Méditerranée. Finalement son influence se propagea dans le monde entier jusqu'à acquérir une dimension sacrée universelle.
La relation entre l'homme et l'arbre depuis l'aube des temps est absolument fascinante. Il est le témoin intemporel et le compagnon bienfaiteur de l'humanité.
A partir du 2ème siècle après J.C le développement du christianisme en Provence fut un autre élément important pour la diffusion de l'olivier et ce jusqu'à la période couvrant tout le Moyen âge.
Au Moyen âge, les Génois et Vénitiens développent à leur tour un commerce actif et donnent une impulsion à l'oléiculture pour répondre aux nouveaux besoins créés par la fabrication du savon et l'apprêtage du textile. Il y a peu de documents qui peuvent donner un état des mieux de la culture de l'olivier au Moyen âge. C'est donc difficile d'appréhender la dimension de l'oléiculture pendant cette période.
Pendant le Moyen âge, l’huile d’olive était assez rare et précieuse au point d’être considérée dans certains cas comme de l’argent comptant. A partir du V siècle, le contrôle des Etats sur l’huile commençait à diminuer jusqu’à disparaître totalement ou presque. Les monastères furent les premiers grands domaines oléicoles et viticoles. Ce sont les ordres religieux qui possédaient la majeure partie des oliviers cultivés et l’huile se trouvait essentiellement sur les tables des riches familles mais surtout sur celles des ecclésiastiques. Ce sont les Cellari, personnes responsables de la distribution, qui s’occupaient de donner chaque jour à chacun l’huile nécessaire pour assaisonner les aliments, sans prodigalité ni avarice. Si un couvent venait à manquer d'huile, on savait alors qu'un miracle pouvait arriver. Car il était un jour "venue à manquer complètement d’huile aux servantes du Christ, au point qu’il n’y en avait même pas comme condiment pour les malades" Saint Claire pris un vase et le posa sur un mur, le reprit un peu plus tard, et le retrouva plein d’huile!
La destination principale de l’huile d’olive pendant le Moyen âge n’était toutefois pas celle de l'alimentation, âèêééêàêéé mais celle de la liturgie. Les huiles sacrées et le Crismá nécessaires pour donner les sacrements, étaient bénis pendant la "Messa du Crisma" que l’évêque présidait le jeudi saint. L’huile consacrée et distribuée aux diverses églises devait durer toute l’année et si elle venait à manquer il fallait s’adresser exclusivement à l’évêqueEt les lampes qui brûlaient sur les autels devant l’image du Très-Haut étaient aussi concernées car elles devraient être alimentées seulement par de l’huile d’olive selon les Saintes écritures. Les premiers moulins fonctionnaient selon le « système génois » mû par une roue à eau et ses engrenages en bois. Comme témoin de cette époque médiévale reste le moulin classé de Contes daté du XIIIe siècle. Mais durant tout le Moyen âge, l'huile d'olive va être peu utilisée, sauf le vendredi et samedi, jours de jeûne, et en Carême pour faire frire le poisson. Louis Stouff, spécialiste de l'histoire de l'alimentation, a constaté : « Dans les livres de compte l'huile d'olive est mentionnée uniquement pour trois aliments fèves, œufs et poisson frit. L'importance de l'huile tient uniquement aux 140 à 150 jours de jeûne ».Pour le bas Moyen Âge, période où les historiens ont à leur disposition le plus de textes, il y a des oliveraies mais rarement mentionnées en tant que telles. À Grasse, en 1364, un acte signale « les raisins ainsi que les olives et autres fruits de cette vigne ».Utilisations médicinales…Au Moyen âge on attribue de nombreuses propriétés à l'olivier : décoction amère, astringente, tonifiante, dépurative, diurétique, fébrifuge , anti-rhumathismale, anti-goutteuse, anti-hémorroïdaire.
Son utilisation moderne s'adresse plus à la pathologie vasculaire et métabolique : propriétés hypotensives et hypoglycémiantes .
Au moyen age, les écoles de médecine en Italie utilisaient l’huile comme solvant médicamenteux (assouplie et réchauffe les blessures).
Au Moyen âge, on avait l'habitude de cautériser les blessures en versant sur les plaies de l'huile bouillante. Cette méthode laissait les chairs tuméfiées et la cicatrisation était longue mais mieux valait être brûlé à vif que de mourir de gangrène. Les cavaliers du Moyen âge apprenaient aux jeunes militaires à cheval qui n'avaient pas l'habitude du frotti-frotta des longues chevauchées comment guérir leur séant trop tendre. Les parties endolories étaient massées avec un mélange d'huile d'olive, de suif de chandelle et d'esprit de vin. On rapporte même qu'ils en faisaient grande consommation.Utilisations curatives…
Depuis l'aube de notre civilisation, les peuples autour de la Méditerranée ont attribué des propriétés curatives remarquables à l'huile d'olive. Déjà dans l'Égypte des Pharaons, on utilisait du savon pour entretenir la peau et même les anciens Grecs se baignaient dans de l'huile d'olive pure ! Sous l'Empire romain, on utilisait du savon à l'huile d'olive pour laver le linge et par la suite également pour se laver---il était parfumé aux pétales de rose, au laurier et autres herbes aromatiques.
Avec le déclin de l'Empire romain, le savon est devenu démodé. Ce n'est que vers le début du Millénaire que les Celtes ont réintroduit le savon de toilette en Angleterre. Le savon à l'huile d'olive a été réintroduit en Espagne et en France à l a fin du Moyen âge, on l'appelait le « Savon de Castille » et le « Savon de Marseille ». Pendant des siècles, ce savon classique et naturel à l'huile d'olive a constitué « l'étalon d'or » pour la production de savon. Les moulins à huile médiévaux…
Contrairement au moulin à eau et au moulin à vent le moulin à huile n'a pas encore mérité autant d'attention qui permettrait sa défense, sa conservation et sa restauration. Beaucoup de moulins à huile ont disparus faute d'activité ou d'entretien. Le moulin à huile n'est pas le plus fréquents dans la documentation médiévale. La persistance de nombreux pressoirs manuels freine sans doute sa diffusion dans les régions de faible production. Pas assez rentable pour justifier une construction spécifique, on le trouve souvent associé au moulin à blé ou au moulin foulon dont il utilise la roue pour mouvoir, par un système de pignons et d'arbres, une ou deux meules verticales tournant autour d'un axe sur la meule dormante. Suivant les régions il est utilisé pour écraser les olives ou les noix. Il semble au XVe siècle coexister dans l'ensemble du Vivarais avec le treuil manuel.
A Menton, les premiers moulins à huile apparaîssent au 14ème siècle
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:29 | |
| Le miel au Moyen âge Le Miel est présent sur la Terre bien avant l'homme car les abeilles qui le fabriquent y sont apparues il y a des dizaines de millions d'années.
Apis mellifera signifie « abeille porteuse de miel ».Son nom vient de ce que les hommes crurent d'abord que les abeilles portaient vers la ruche le miel qu'elles trouvaient sur les plantes.Au moyen âge, nous le savons cire et miel correspondent à des ressources naturelles de grandes valeurs. La première, L’Eglise s’y intéressait fortement pour la cire qui servait à confectionner les cierges et la seconde en raison du fait que le miel constitue pratiquement le seul édulcorant connu, et de plus, qu’il constitue la matière première indispensable à la fabrication des hydromels et bochets, breuvages forts appréciés…Hydromel (Vin de Miel...)La ruche, décidément source inépuisable de bonnes choses, inspire depuis longtemps et continuera d’inspirer les plus grandes tables. Un breuvage à base de miel est particulièrement appréciée depuis des milliers d’année : l’hydromel, l’un des plus vieux alcools que l’homme ait découvert. Sa recette est pourtant des plus simples, et contenue dans son nom : de l’eau (du grec udôr) et du miel (meli en grec), exclusivement. La fermentation fait tout le reste. Seules les levures utilisées pour la réaliser peuvent être ajoutées, mais elles ne sont même pas nécessaires, certains miels en contiennent assez pour que l’alchimie se produisent tout naturellement.
Le nectar des dieux Pour la petite leçon d’histoire, l’hydromel est l’un des premiers alcools que l’homme ait bu, vers – 1000 ans avant J.C. au Danemark. La mythologie nordique l’a même quelque peu sacralisé, en faisant l’une des boissons du festin des dieux. Les anglais le traduisent encore : “nectar of gods”, le nectar des dieux.Toutes les vertus du miel Généralement affiché comme un alcool entre 10° et 16°, l’hydromel est un apéritif doux et naturel, à servir très frais sans accompagnement sinon une simple rondelle de citron. Et s’il est bien sûr à consommer avec modération, il possède aussi toutes les vertus connues et reconnues du miel. Il est notamment très réputé en Bretagne, où il est plus connu sous l’appellation de chouchen.BochetLe bochet est une boisson alcoolisé (de 5° à 20° suivant les proportions) inspiré de la boisson médiévale éponyme.Le miel, des Germains au Moyen âge Les Germains admiraient le miel comme nourriture divine, auquel le père des dieux Odin devait son immortalité, sa force et sa sagesse. Les serfs devaient payer une partie de leurs remboursements en miel. Les nobles offraient le miel comme cadeau pour leur suite.
L’art de la récolte du miel trouve son origine dans la chasse aux abeilles dans les bois. Les ruches naturelles, des souches et des troncs évidés étaient pillés et dévastés. Au cours du temps, on apprit à les traiter avec plus de soin, et une apiculture contrôlée commença à se développer. Les « Zeidler » (tailleur de miel) formaient une association avec des droits et des devoirs, comparables aux gildes plus tardives. Elle avait même une autorité légale. Par contre, les connaissances théoriques sur les abeilles et la formation du miel étaient très fragmentaires et partiellement inexactes. Ainsi on croyait que la reine était le seul animal mâle de la colonie.
L’apiculture connut une grande renaissance sous Charles-Quint; il ordonna que chaque domaine ait un apiculteur et un responsable de l’hydromel (L’hydromel, boisson fermentée à base d’eau et de miel, est l’une des premières boissons alcoolisées que l’homme ait bu. Les premières traces de production d’hydromel remontent à l’âge de bronze au Danemark !). Puis, il institua des lois de protection de l’apiculture. L’Eglise également s’y intéressait fortement pour la cire qui servait à confectionner les cierges.
Le Mi-Kong, « pain de miel » était un pain de froment au miel, connu dès le Xe siècle en Chine. Les européens d’Occident le découvrent au Moyen Age pendant les croisades auprès des populations arabes. Il n’est autre que notre pain d’épices actuel ! Le sucre que nous connaissons aujourd'hui n'est utilisé que depuis quelques siècles seulement : c'est le miel qui était utilisé pour édulcorer les mets, jusqu'à très tard même pour de nombreux paysans modestes. L’apiculture au Moyen âgeL’apiculture telle qu’elle est pratiquée à cette époque est des plus rudimentaires. On se contente de surveiller les essaims sauvages, de débiter les troncs dans lesquels ceux-ci ont trouvé refuge et au moment de la récolte d’en piller le butin de cire et de miel par étouffage. L’essaim est alors condamné. Une pratique qui nous apparaît aujourd’hui criminelle, mais, dont les contemporains du Moyen Age n’avaient cure tant les nombreuses forêts abondaient d’abeilles sauvages.
A partir du XII° siècle, dans les chartes latines et françaises, on retrouve donc désignés sous le nom de « bigres », ces gardes chargés de la surveillance des abeilles sauvages (les « bigreries ») et de la récolte des miels et cires issus de ces mêmes essaims. Mais leur fonction la plus importante consiste en la récupération des essaims sauvages susceptibles de coloniser à nouveau les ruches troncs.
A cette fin, les bigres détenaient donc le droit de couper et d’abattre les arbres dans lesquels les essaims se trouvaient. Un droit dont ils firent un usage abusif car les ressources forestières de l’époque étant fortement sollicitées, ils s’abrogèrent le droit de s’attribuer tout le bois de chauffage nécessaire à leurs besoins personnels et même au-delà…
Des abus de pouvoir sûrement à l’origine de l’extension du mot bigre pour désigner « un homme rusé, subtil, adroit et méchant, qui sait se retirer des affaires les plus embrouillées… »« Aux XIV° et XV° siècles, existaient en France des forestiers spéciaux, les bigres, plus anciennement appelés apicularii ou bigri, que le pouvoir royal, les seigneurs laïcs et ecclésiastiques entretenaient pour recueillir les essaims sauvages et les élever dans des ruchers modèles installés soit dans le voisinage, soit au milieu même des bois ; c'étaient les « bigreries » ou « hostels aux mouches».Dans un aveu de la seigneurie de Neauphle, présenté en 1479 au comte de Breteuil se trouve mentionné : « et dus dit fief d'Aubergny dépend un hostel appelé la Bigrerie, ou l'hostel aux Mouches».Mais toutes les régions ne recourent pas à ces bigres, ancêtres de nos agents forestiers. Certaines régions ont recours à des « briseurs » ou « brixeurs dans les régions ou il n'existe pas de « bigreries » la garde des abeilles est confiée à des paysans qualifiés de « brixeurs » ou encore briseurs ».Glossaire
Droit d’abeillage : droit établi dans plusieurs Coutumes, en vertu duquel le seigneur à droit de prendre une certaine quantité d'abeilles, cire ou miel, sur les ruches de ses sujets. Le droit d'abeillage peut également être appliqué sur les abeilles épaves et/ou essaims non poursuivis Miels et cire constituent au Moyen Age des ressources de grandes valeurs. Pour veiller sur ces ressources naturelles, les bigres se voient confié la surveillance et le suivi des abeilles sauvages. Bigre : le terme bigre (du mot latin bigrus) trouve ses origines dans le latin « apiger » « qui gouverne les mouches » à miel ou encore « apicurus » « qui a soin des abeilles ». Sources- Journal des pharmacies et des sciences accessoires – rédigé par MM Bouillon-Lagrange, Planche, Boullay, Boudet, Virey, Pelletier, Bussy, Soubeiran, Henry -Tome XII – Chez Louis Colas Fils – Paris – 1826 - Miel.be - Du Miel Et Des Abeilles
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| Sujet: Re: LA CUISINE AU MOYEN AGE Ven 13 Avr - 21:31 | |
| Le sel au Moyen âge Propriétaires et exploitants du selJusqu’au XIIIe siècle, les exploitations de sel appartiennent à des propriétés domaniales, le plus souvent des monastères, mais aussi parfois des seigneuries laïques. Au Moyen Âge, la production de sel de sources salées se caractérise par l’existence d’un grand nombre de propriétaires de poêles à sel, en concurrence les uns avec les autres. L’exploitation est concédée à des exploitants qui paient un « cens » aux propriétaires, c’est-à-dire un droit de concession. Ce droit s’accompagne parfois de fourniture en bois, indispensable pour cuire le sel. À partir du XIIIe siècle, le sel devient un enjeu de monopole fiscal pour les monarques détenteurs de l’autorité publique, mais les droits liés à son exploitation comme à son commerce sont émiettés parmi une multitude de détenteurs. La notion de propriété est alors diluée dans un système complexe de rentes et de revenus partagés entre individus appartenant à plusieurs couches sociales. Dès lors, pour cette période, il s’avère souvent difficile de répondre à la question : qui est propriétaire de quoi ? Les routes du sel : les transports par bateauAu Moyen Âge, les transports terrestres se développent considérablement grâce aux améliorations techniques apportées aux attelages. Des caravanes de sel traversent ainsi toute l’Europe. Le transport par voie fluviale est aussi très développé ; la vallée du Rhône, notamment, joue un rôle essentiel dans la commercialisation des sels du Midi vers le nord. Depuis l’instauration de la gabelle, le trafic du sel est partout hautement surveillé, du fait du développement de la contrebande, ou faux-saunage. Le transport du sel par le Rhône est appelé tirage du sel, car les embarcations à fond plat sont tirées à l’aide de la force humaine ou de celle d’animaux de trait. Certains bateaux peuvent transporter jusqu’à 100 tonnes de sel. Des entrepôts sont situés en bordure du Rhône, comme celui de Pont-Saint-Esprit, une ville située à la croisée des chemins du Languedoc et de la Provence. Le transport maritime du sel se développe quant à lui de façon importante à partir de la fin du Moyen Âge, en rapport avec l’essor des grandes pêches du hareng et de la morue. Les bateaux relient par cabotage les ports de la Méditerranée et de la péninsule Ibérique à ceux du nord de l’Europe, sur les rives de la mer du Nord et de la Baltique.L’amélioration des techniques d’extractionpoelle à sel À partir du Moyen Âge, la technique d’extraction de l’eau des puits salés s’améliore. L’eau est sortie du puits à l’aide d’une fourche à êà balancier, la fourca, dotée de bras inégaux et d’une tige de bois terminée par un crochet auquel on attache un seau. Un mouvement de bascule permet d’atteindre l’eau et de remonter le seau rempli. Mais cette technique fort ancienne est peu productive. L’ensemble de ce système technique, appelé galgo ou griau ou encore cigogne, est abandonné dans les salines lorraines au début du XVe siècle et en Franche-Comté dans la première moitié du XVe siècle. Le système est amélioré, surtout grâce à la multiplication des engrenages qui permettent de démultiplier les forces et les distances. C’est désormais une roue faisant tourner une chaîne sans fin équipée de godets qui extrait l’eau des puits. On appelle ce dispositif patenôtre à Salins (Jura), paternoster à Reichenhall (Allemagne). Mais c’est encore à la force humaine que l’on recourt pour actionner l’ensemble. Sortie du puits, l’eau salée est ensuite dirigée vers les bâtiments de fabrication du sel par des conduites de bois ou des canaux. Là se trouvent les poêles à sel posées sur des foyers, qui servent à évaporer la saumure que l’on appelle la muire.Sel, pharmacopée et croyancesDans l’Antiquité, les médecins prescrivaient fréquemment des remèdes à base de sel qu’ils associaient à d’autres substances comme la graisse, l’huile, le miel, le vin ou le vinaigre. Au Moyen Âge, le sel entre toujours très largement dans cette vaste pharmacopée héritée de l’Antiquité et fait partie de nombreux remèdes. On utilise pour soigner, non pas un sel brut, mais un sel blanc et raffiné que l’on réduit encore en poudre très fine afin de le dissoudre dans des solutions. Avec le sel posé en emplâtres ou appliqué en onguents, on guérit les piqûres et les brûlures. Au Moyen Âge, les croyances liées peu ou prou à la religion font partie de la vie quotidienne. Le sel est associé un peu partout en Europe au rite chrétien comme à la lutte contre les démons et le mauvais sort, et c’est un moyen de mettre en fuite les diables et leurs messagères, les sorcières, ou encore d’éloigner les fantômes. Il entre par conséquent dans de nombreuses pratiques cultuelles officielles mais aussi magiques liées aux superstitions.La gabelle du selradeur à Le terme de « gabelle » (emprunté à l’italien gabella, lui même issu de l’arabe) s’applique initialement au Moyen Âge à toutes sortes d’impôts, mais, à partir de Louis-Philippe, il désigne exclusivement l’impôt sur le sel. Cette taxe, à l’origine féodale, a été instituée en premier lieu par Charles d’Anjou, comte de Provence, en 1259 . Au cours du XIVe siècle, la gabelle est progressivement généralisée par le monarque à l’ensemble du royaume, faisant obligation aux sujets d’acheter une quantité imposée de sel aux greniers du roi. La gabelle est un impôt complexe du fait de la diversité de ses modes de perception, de ses applications et de ses exemptions. Le roi ne produit pas de sel, mais exerce un contrôle sur la vente, qui est du ressort des fermiers généraux et des gabelous ou gabeleurs. Le principe de la Ferme générale est unifié sous Colbert en 1664, et l’impôt, centralisé. Le projet d’étendre la gabelle tout au long de sa mise en place, depuis les provinces du nord de la France jusqu’à celles du Sud-ouest, a provoqué à plusieurs reprises des révoltes populaires. Avec la gabelle, un commerce juteux de contrebande se développe, assuré par les « faux-sauniers », mais c’est un commerce risqué car sévèrement puni, par la prison, la mort ou la condamnation aux galères. | |
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